Mise en scène des défunts : une nouvelle mode ?
La tradition des funérailles dans la société occidentale veut qu’elles se déroulent dans la plus grande sobriété. Lorsque des éléments altèrent ce côté sobre, c’est afin de rendre un hommage au défunt : des grands ornements floraux, un orchestre pour la musique, une grande cérémonie religieuse, etc.
Ce côté épuré des funérailles n’existait pas plusieurs siècles auparavant notamment du temps de l’Empire Romain où un immense cortège devait accompagner la dépouille du défunt sur le lieu de la crémation.
Aujourd’hui encore, certaines sociétés affichent plus d'excentricité pour l’organisation des obsèques. En Chine, il faut par exemple pleurer le plus fort possible pour démontrer sa peine, et dans certains pays d’Afrique, c’est la gaieté qui est mise en scène avec l’élaboration de danses, etc.
Des mises en scène funéraires
Mais c’est certainement aux Etats-Unis qu’on a pu apercevoir les obsèques les plus insolites du XXIème siècle. En 2014, deux funérailles organisées de l’autre côté de l’Atlantique présentaient les défuntes avec une volonté de mise en scène.
Un chapeau extravagant, un boa et du champagne
Les premières funérailles concernaient une certaine Mickey Easterling. Cette femme philanthrope et aimant les fêtes mondaines a été exposée avant sa mise en bière.
Cette mise en scène montrait la défunte portant un chapeau extravagant et entourée de bouteilles de champagne. Vivant à la Nouvelle-Orléans, l’octogénaire était très connue et réputée pour l’organisation de ses soirées mémorables.
A ses funérailles, plus de 1000 personnes étaient présentes.
Assise à une table avec trois éléments importants
Les secondes funérailles se sont déroulées au mois de juin 2014. Elles concernaient Miriam Burbank.
Egalement originaire de la Nouvelle-Orléans, la femme était très connue pour sa bonne vision de la vie et pour profiter de chaque instant.
La mise en scène funéraire qui a pu être filmée et photographiée nous montre le corps de la défunte assise derrière une table. Elle était entourée de trois choses qui ont symbolisé sa vie : une bière de marque Busch, des cigarettes Menthol et un casque miniature de l’équipe de football américain des Saints, l’équipe de la Nouvelle-Orléans.
Selon les filles de la défunte, ce sont trois choses qui lui ont apporté le plus de bonheur dans sa vie.
Si on peut penser que ces deux mises en scène sont légèrement immorales, il n’en demeure pas moins que les convives ont été, dans l’ensemble, très satisfaits de ces funérailles. Il semblerait qu’à La Nouvelle-Orléans, ce type de funérailles devienne une tradition, comme celle déjà existante des jazz funeral, processions musicales lors des enterrements. De là à ce qu’elle traverse l’Atlantique !
Il serait aussi de possible de citer l'exemple de ce jeune homme de 26 ans de Porto-Rico mis en scène en position assise, revetu de ses habits préférés, une casquette sur la tête, un cigare à la main et les yeux ouverts !
Un fait nouveau ?
Mais est-ce vraiment un fait nouveau que d’exposer les dépouilles des défunts et de les mettre en scène ?
Il semblerait que cette tradition ne date pas de cette année. Plusieurs siècles auparavant, il n’était pas rare d’organiser des obsèques « en grandes pompes ».
La dépouille des défunts était alors exposée aux yeux de tous. Lors de l’apparition de l’appareil photo, une tradition funéraire voulait même qu’un photographe intègre les obsèques pour mettre en scène le défunt. Ainsi, sur internet il n’est pas rare de tomber sur des photos où des défunts sont installés sur une chaise et sont photographiés habillés, coiffés, etc. Parfois, les survivants de la famille posent même à côté.
Crédits visuels :
- Crédit visuel Mickey Easterling : Photography by Matthew Hinton [http://interiorator.com]
- Crédit visuel image d'article : Norsk Folkemuseum: image no. NFB.14855, via digitaltmuseum.no.
